5 jours de marche... Enfin des terres ! [ Libre ]

Full Symphony marchait depuis maintenant 5 jours. 5 jours sans eau ni nourriture et sous un soleil de plomb.
Ses flancs dégoulinaient de sueur, se mêlant à la poussière et donnant à sa robe des allures de peau morte pleine de boue.
Elle marchait, marchait, marchait. Sans jamais s'arrêter, sans jamais se demander où elle allait ou même où elle se trouvait.

La chaleur grimpais à la vitesse grand V.
Sa bouche sèche laissait apparaitre des plaies de sang séché.
Ses muscles puissants roulaient sous sa peau, laissant croire qu'elle glissais sans aucun effort sur le sol rugueux de cette terre étrange.

Mais la chaleur devenait de plus en plus insupportable. La jument s'arrêta alors, et contempla autour d'elle. Rien. Aucune végétation ne poussait en ce lieu reculé. Devant elle, on pouvait apercevoir dans un mirage très vague l'esquisse d'un canyon ou de falaises peut être. Un chose était sure, c'est qu'elle était en bas de ce volume et devrait sûrement le contourner. Malheureusement, elle savait pertinemment que si la chaleur continuait a monter a cette allure au fur et a mesure de sa progression, elle y laisserais la vie.
D'ailleurs, un soupçon d'inquiétude se fit remarquer dans ses yeux sombres d'habituel sans émotion lorsqu'elle se rendit compte que le sol sous ses sabots commençait sérieusement a la chauffer un peu trop.

Là fut le déclique.
La jument compris -enfin- où elle se trouvait.
Si elle restait là, il était certain qu'elle allait finir en met pour charognard à plume !
Alors consciente du danger qu'elle courait, elle pris un décision qui l'aura surement sauvé d'une mort certaine: Elle partit dans un galop effrayant en direction de la masse floue. Peut être trouvera-t-elle un coin d'ombre ou un sentier dans lequel elle pourra se réfugier. Si non, tant pis. Ce sera peut-être le dernier galop qu'elle pourra apprécier.

Sa vitesse était vertigineuse. Sa tête commençait a tourner, la température continuais a monter au fur et a mesure que la forme abstraite se rapprochais. Bingo ! Ce n'était pas un mirage. A présent, elle voyait bien les contours secs d'une paroi rocheuse droit devant.
Elle roulait des yeux de fous, ses muscles et veines étaient a fleur de peau, ses naseaux, dont quelques vaisseaux sanguins avaient explosés sous la pression, saignaient abondamment.

Elle se rapprochait de la falaise, foulées par foulées. Très peu de fois elle avais elle même réussi a acquérir cette vitesse. Elle aperçut dans la falaise quelques galeries ombragées, au triple -que dis-je- quadruple (xD) galop, elle s'engouffra dans celle la plus proche. A l'intérieur, elle eu à peine le temps de remarquer que la température avait baissé d'un dizaine de degrés qu'un terrible choc la fit perdre connaissance quelques minutes.

Lors de son réveil, elle compris que, élancé dans son galop monstrueux, elle n'avait pas réussi à freiner assez et a... épargner le pauvre cheval qui se trouvais sur sa route ! Le cheval, couché sur le sol, paraissait mort. Le choc avait-il été si fort pour le tuer sur le coup ?

Full Symphony n'en revenait pas. Elle avait tué un équidé ! Elle, la douce et tendre jument, inoffensive mais sans crainte, avait pris la vie d'un pauvre cheval qui effectuais surement une petite balade tranquille en ce beau jour ensoleillé !!!
Elle fixa un long moment le corps inerte, incapable d'évaluer la situation, tout se bousculait dans sa tête...

La pauvre jument était tellement traumatisée qu'elle ne se rendis même pas compte que le cheval assommé venait d'ouvrir les yeux...

La jument sursauta a la voix de l'étalon qui se redressais.

"Ouffff, il est vivant !" se dit elle.

Rassurée, elle rebaissa l'encolure, retrouva des yeux mornes et vides, et laissa tous ses muscles se détendre. Ca y est, plus aucune émotion n'est visible sur son visage terne.

Le sang qui s'échappait abondamment de ses naseaux lui mouillais la bouche, lui laissant un gout acre sur le palais.

Remarquant que l'étalon imposant était un peu sonné, elle parut un peu confuse.

Elle tira alors une gracieuse révérence, comme pour demander pardon.
Mais elle se foutais pas mal de savoir s'il les acceptais ou non, c'était juste de la politesse.

-Bonjour, équidé. Aurais-tu l'obligeance de me dire ce que tu fais ici ?-


Ah. Voila pourquoi Full Symphony déteste rencontrer des chevaux: Comment voulez-vous communiquer sans parole et sans émotion visible sur le visage ou dans les yeux.

Alors, pour toute réponse, celle-ci haussa un sourcil.

La chaleur était bien plus supportable ici. La sueur de ses flancs sécha et laissa place a une fine couche de poussière sur la robe grisâtre de la jeune jument.

Visiblement, l'étalon, lui, ne supportait pas aussi bien la chaleur que Full Symphony.

Celle-ci donna un coup de tête en sa direction en signe de "et toi alors ?"

Puis attendis une réaction quelconque en battant énergiquement la queue pour chasser ses mouches sataniques. aaahhhh je déteste les mouches !

-Tu as perdu ta langue ? Ne sois pas intimidée...-

"- Tu as perdu ta langue ? -"

"haha. Alors... comment lui dire oui, sans dire oui ?" rigolais la jument au plus profond d'elle.

Pour seule réponse, celle-ci hocha la tête d'une manière presque imperceptible.
Puis, elle contourna l'étalon, tourna autour, l'observa longuement et intensément.

Son allure... Son port de tête et son épaule lui indiquais que ce cheval avait de très bonnes allures. Ses membres fins et puissants, eux, montraient clairement qu'il devait avoir une très bonne impulsion. En revanche, un tout petit détail la retint; A son antérieur droit, son sabot était déformé de quelques millimètres. Quelque chose que nul autre équidé un tant soit peux moins observateur que Full Symphony n'aurait bien évidement pas remarqué.

Elle soupçonna alors le jeune étalon de s'appuyer plus sur son antérieur droit que sur son gauche. Ce qui, par conséquent, devait lui donner un air... Clownesque au pas !

-oui oui, Full Symphony est complètement passionnée de tout ce qui touche les allures, elle ne cesse de perfectionner les siennes-

Alors, pour confirmer ses soupçons, la jument pinça amicalement la croupe de l'étalon, dans le but de l'inviter à marcher un peu d'une manière... un peu enjôleuse ! En passant devant lui, elle marcha lentement, tête basse, puis s'arrêta et poussa un petit soufflement chaleureux qui ne pouvait que confirmer a l'étalon qu'elle souhaitait marcher un peu.

Elle l'attendit patiemment.

[Excuse-moi pour le retard, le travail me bouffe tout mon temps, je travaille de 9h du matin à minuit. Je réponds plus tard, dans l'après-midi normalement. ]

[ T'inquiète, pas de problème ! En ce moment, je suis assez prise par des invités et des activités diverses et variées, donc je ne suis pas pressée. ]

Etait-ce bel et bien les mots veloutés et chauds d'un cheval qu'elle entendait au loin, cette haleine si parfumée, si naturelle ... Elle resta figée, humant l'odeur à plusieurs reprises, cela ne l'a renseigna pas si l'équidé en question était une femelle ou un mâle, seulement que l'animal avait l'air bien stressé et rapide dans ses idées et paroles. Elle se guida, s'aidant de l'odeur et des paroles qui défilaient à toute allure sous ses yeux, mais qu'elle ne perçut point. C'était bien la première fois qu'elle faisait attention à toutes ses odeurs qui frôlaient son petit corps. La pouliche continuait de marcher, guettant un point d'eau ou de nourriture, mais il n'y avait rien, même pas une petite pousse d'herbe. Soudain, elle aperçut un geste, derrière un rocher. Elle se rapprocha, découvrit deux équidés, et les examina avec attention.

Le cheval gris ne pouvait être qu'une jument, car l'animal devant elle dégageait une sensation bizarre à la pauvre jument. Le noir ne pouvait être qu'un étalon. Soudain l'étalon en question gratta le sol. Quelques minutes s'écroulèrent jusqu'à ce que la jument lui mordilla la croupe, le mâle se cabra, Alleluia ne put voir ce que l'étalon faisait à la seconde suivante. Il secoua ses crins, comme s'il venait de sortir de l'eau avec les crins tout mouillés.

La jument, quant à elle, soupira, l'étalon resta droit, comme s'il attendait une autre réaction de la jument. Alleluia en profita pour s'éclipser de sa cachette et se montra aux deux autres chevaux. Peut-être pourraient-ils s'occuper d'elle ?